Philosophie de l’ostéopathie

Puisque chaque individu est unique, l’ostéopathe met en place par sa palpation et l’utilisation des différentes techniques un traitement personnalisé pour répondre aux divers troubles squelettique, tissulaire, viscéral, neurologie, vasculaire, hormonal,…

L’homme corporel est un tout

L’ostéopathie considère que l’homme corporel est un tout, somatique (relatif au corps) et psychique, naturellement optimisé pour pouvoir s’adapter en permanence à son environnement, en évoluant, à chaque cycle cellulaire, pour préserver son autonomie, et son adaptabilité, garantie de l’équilibre de santé.

Parfois, les excès et les manques, déplacent cet équilibre dynamique, et nos capacités perdent leur qualité en perdant leur potentiel de mouvement. C’est exactement ce que l’ostéopathe, dans son examen clinique programmé du corps recherche. Car la vie étant le mouvement, l’ostéopathe considère qu’un tissu, moins mobile, qu’un organe moins plastique, qu’une suture crânienne moins malléable, qu’une articulation moins mobile, sont autant de facteurs mécaniques qui peuvent être perturbant. Ils agissent sur la libre circulation des liquides du corps, sang artériel, veineux, lymphe et liquide céphalo-rachidien.

Néanmoins, il est possible de modifier ces effets par des gestes appropriés et des pressions mécaniques. Ici, l’objectif est de redonner au corps toute sa mobilité, permettant de nouveau la communication inter tissulaire et la synergie entre les systèmes.

La main, outil de l’ostéopathe

L’outil de l’ostéopathe est l’instrument des instruments. Si l’on considère Aristote, qui mentionnait également que le mouvement était la vie, la main ostéopathique est une main qui s’éduque.

  • La main travaille tout au long de la clinique et de la sémiologie fonctionnelle qu’elle découvre.
  • La main apprend la palpation en palpant, beaucoup, finement, en comparant les tissus, les textures, les mobilités, les viscosités, les densités, les températures, les élasticités, les plasticités.
  • La main apprend la percussion en écoutant des sonorités, des vibrations, des rythmes, des fréquences, des nuances, des contrastes.
  • La main apprend l’auscultation, l’écoute tissulaire, l’attention manuelle focalisée sur des micro-mobilités cellulaire, tissulaire, offrant une attention spécifique à la respiration.
  • La main apprend l’inspection, l’empathie et le tact, l’éthique du toucher, l’art de se poser, de recueillir les signes fonctionnels du patients.
  • La main prend le temps de les tester fonctionnellement, de les rendre physiques pour poser un diagnostic différentiel. L’objectif est de se focaliser sur les dysfonctions non organiques.
  • La main apprend, et peut apprendre tout au long de sa vie.

L’apprentissage de l’ostéopathe

L’ostéopathie cherche à affiner la sensibilité tactile et cutanée, et ajuster le discernement sensoriel de ces sensibilités. Une étude interne en 2010 rapportait qu’après six ans d’études, une main discernait 0,71° celsius au lieu des 1,5° en début de cursus, et que l’on percevait manuellement une différence pressionnelle deux fois plus petite en fin de cursus.

Cet apprentissage se fait en touchant, pressant, posant, essayant, testant, tout au long du parcours de formation de l’ostéopathe. La main n’agit pas seule, et si elle est guidée par une subjectivité artistique, elle est aussi guidée par une science des signes, reposant sur des fondations théoriques fondamentales, telles que :

  • l’anatomie
  • la physiologie
  • la pathologie fonctionnelle

Être ostéopathe

Tout le monde peut faire de l’ostéopathie, toutes les techniques, les gestes s’apprennent. Mais tout le monde ne peut pas être ostéopathe. Il faut travailler sa présence, son écoute, son relationnel tactile verbal et non verbal, lors de la rencontre thérapeutique.
Etre ostéopathe revendique une intégration de la philosophie de l’ostéopathie, qui doit se vivre, s’appréhender, se comprendre et s’apprendre, manuellement, mentalement, avec la conscience d’agir, et d’être pour agir.

Savoir quand, où, comment agencer ses praxies, à quelle fréquence traiter une dysfonction, à quelle période, avec quelle technique, selon quelle gouvernance physiologique, selon quel axe thérapeutique relève d’un apprentissage long.

Ces questions thérapeutiques majeures n’acquièrent de réponses qu’avec le contact, la proximité et le tutorat d’enseignants, ostéopathes, guides manuels pour former des praticiens autonomes, et non simplement faisant de l’ostéopathie.

La pratique de l’ostéopathe

L’ostéopathie est un art, car elle est :

  • systémique
  • philosophie
  • réflexion
  • mesure
  • utile comme tactile pragmatique
  • anatomie
  • physiologie
  • histologie
  • sémiologie
  • sensorielle
  • sensitive

Elle ouvre les possibles d’un entendement théorique dans la prise en charge des patients offrant des attitudes thérapeutiques et praxies justes et mesurées. L’objectif est de restaurer l’état de santé du patient et d’offrir un retour à des conditions physiologiques nécessaire à l’épanouissement de soi, dans une vie juste et bonne.